Hypnothérapeute & Coach | Elisabeth Bernardo

Illustration symbolique de l’accessibilité : pictogrammes handicap moteur, auditif et visuel sur un clavier, face à un homme en costume regardant une ouverture lumineuse. Texte : "Accessibles, vraiment ? Histoires de roulettes, de rampes et d’invisibles obstacles – www.elisabeth-bernardo.fr".

Accessibles, vraiment ? Histoires de roulettes, de rampes et d’invisibles obstacles

Journée mondiale des mobilités et de l’accessibilité – 30 avril

Il y a des dates qui résonnent un peu plus fort que d’autres, et celle-ci en fait partie.

Aujourd’hui, je ne vous parle pas en tant qu’accompagnante, coach ou hypnothérapeute. Je vous parle en tant que femme. En tant que maman. En tant qu’ancienne collégienne en fauteuil. Et aujourd’hui, en tant que personne porteuse d’un handicap invisible.

🚼 Une poussette et des marches : premières confrontations

Je me souviens encore de cette matinée pluvieuse, poussette d’un côté, sac à langer de l’autre, bébé endormi, moi trempée. À l’entrée de la gare, trois marches seulement. Mais aucune rampe. Aucun ascenseur. Aucune aide.

Mon seul choix ? Porter la poussette, au risque de tomber. Ou attendre une âme charitable – quand il y en a. Ce jour-là, j’ai compris qu’avec des roulettes, le monde devient un parcours du combattant.

🧑‍🦽 À 14 ans, en fauteuil roulant… temporairement

Quelques années plus tard, c’est ma fille qui se retrouve en fauteuil roulant. Chute à l’école, fracture. « Ce n’est que pour un mois », m’avait-on dit. Une éternité quand on ne peut pas entrer dans les toilettes du collège, quand les copains doivent porter la chaise pour chaque escalier, quand on se sent regardée comme si on n’existait plus vraiment.

Elle n’oubliera jamais le sentiment d’être « à part », ni les barrières physiques et symboliques qui se dressaient partout. Ce n’était pas le handicap qui faisait mal, c’était l’inaccessibilité.

♿ Aujourd’hui, CMI et handicap invisible : l’épreuve de l’invisibilité

Aujourd’hui encore, la mobilité est un défi quotidien. Une rotule abîmée. Des douleurs chroniques. Et ce sésame : la Carte Mobilité Inclusion (CMI). Elle ouvre des droits, mais ne fait pas apparaître les ascenseurs là où il n’y en a pas.

Je ne peux plus prendre les transports en commun sans risquer d’aggraver ma situation. Alors je me déplace en voiture, ce qui pèse lourdement sur ma vie professionnelle. Les parkings accessibles sont rares. Les ascenseurs sont souvent en panne. Et l’incompréhension des autres – parfois violente – ajoute une couche d’isolement.

❗ En France, l’accessibilité reste une promesse non tenue

On parle beaucoup d’inclusion. Mais dans les faits, quand l’accessibilité se limite à « il y a un ascenseur », on oublie que ce n’est pas suffisant. Une accessibilité partielle, c’est une exclusion déguisée.

  • Quid des trottoirs impraticables ?
  • Des interphones en hauteur ?
  • Des portes trop lourdes ?
  • Des toilettes inadaptées ?
  • Des guichets impossibles à atteindre ?

Les normes sont là, mais leur application est encore trop inégale. L’accessibilité ne devrait pas être un privilège. Elle est un droit fondamental.

💬 Et maintenant ? Que peut-on faire, chacun à son niveau ?

  • ✅ Écouter les récits de ceux qui vivent ces réalités.
  • ✅ Former, sensibiliser, amener les entreprises à repenser leurs locaux, leurs pratiques.
  • ✅ Encourager des aménagements durables, adaptés à la diversité des mobilités.
  • ✅ Militer pour une accessibilité universelle, pas seulement pour les fauteuils, mais aussi pour les fatigues chroniques, les handicaps invisibles, les fragilités passagères.

Transformer l’expérience en engagement

Aujourd’hui, j’ai fait le choix de transformer mes épreuves en engagement. J’accompagne les personnes et les organisations à mieux comprendre ces réalités, à construire un monde un peu plus doux, plus juste, plus inclusif.

Parce que oui, on peut changer les choses. À condition d’oser regarder, écouter, et agir.

 

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